Du latin bene (bien) et volens (vouloir), le mot bienveillance signifie littéralement « qui veut le bien ». Très présent ces dernières années, notamment dans la sphère de l’éducation et celle de la santé, le concept gagne également le monde de l’entreprise, accompagnant en cela l’évolution du rôle du manager. Mais à quel modèle renvoie précisément ce terme à la mode ? Et comment mettre concrètement la bienveillance au cœur des pratiques managériales ? Autant de questions abordées dans cet article.

La bienveillance, un levier au service du bien-être au travail et de l’intelligence collective

Dans un monde du travail en mutation, chamboulé par les nouvelles technologies mais aussi les nouvelles préoccupations des salarié·es, le rôle du manager devient de plus en plus transversal. Il n’est plus forcément celui qui détient la plus grande expertise technique, ou celui qui contrôle : il est avant tout un « passeur », ou encore un facilitateur, qui fédère les compétences et donne du sens au travail de chacun. Au centre de son équipe, ce manager « chef d’orchestre » se doit d’être à l’écoute de ses subordonné·es pour favoriser à la fois leur bien-être et l’intelligence collective.

Tourné vers l’humain, le « management bienveillant » (1) résonne donc pleinement avec les nouvelles attentes à l’égard des managers. Il cherche à créer un environnement de travail positif et épanouissant, basé sur la confiance (2). Et dans l’entreprise, bienveillance peut tout à fait rimer avec exigence et performance, voire en être le levier.

Un·e manager bienveillant·e est, en résumé, une personne qui :

  • Considère l’humain : il ou elle encourage ses équipes, reconnaît leur travail, les soutient, les remercie quand il le faut, leur garantit des retours constructifs (qu’ils soient positifs ou négatifs), favorise l’autonomie et la confiance.
  • Veille à la qualité des relations : il ou elle promeut la communication non violente, respecte les points de vue, valorise chacun, donne une direction commune.
  • Respecte les conditions de travail : il ou elle fixe des objectifs atteignables, s’assure du bien-être et des bonnes conditions de travail de son équipe, respecte l’équilibre vie privée/vie professionnelle.

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Instaurer un management bienveillant : une démarche qui doit être appropriée et sincère

La bienveillance ne se décrète toutefois pas. Tout l’enjeu est donc de promouvoir les bons comportements dans l’entreprise, sans vider cette valeur de son authenticité, ni la réduire à un modèle de relations de travail naïves ou complaisantes.

Pour que cette dynamique fonctionne, elle doit être collectivement partagée par l’ensemble des équipes à tous les niveaux, irriguer l’organisation au quotidien, mais aussi s’exprimer de façon pertinente et réflexive. Le retour négatif peut, par exemple, être un instrument de bienveillance au même titre qu’un retour positif, dès lors qu’il est un levier de sentiment de justice, de prise en compte et d’apprentissage (3).

La mise en place du management bienveillant nécessite donc souvent une évolution de la culture managériale, plus ou moins conséquente selon la taille et la culture d’entreprise initiale. Pour réussir cette transition, trois piliers sont à envisager :

  • Impliquer les équipes : les interroger sur le « vivre ensemble » dans l’entreprise. Quels sont, pour elles, les comportements à valoriser et ceux à bannir ? La bienveillance se dessine, en effet, parfois en creux, en définissant les comportements nocifs.
  • Former les managers : leur donner les outils pour agir avec bienveillance et équité, soutenir et faire grandir leurs équipes sans tomber dans le paternalisme, tout en les aidant à délimiter leur rôle, de plus en plus complexe.
  • Rédiger une charte commune : faire de chacun un acteur du changement, et éviter d’imposer de manière descendante des directives qui pourraient être perçues comme déconnectées de la réalité.

Un modèle gagnant-gagnant pour l’entreprise et les salarié·es

Parce qu’il contribue à l’amélioration du bien-être des salarié·es, en visant un cadre de travail sécurisant et épanouissant, le management bienveillant est un axe fondamental de la qualité de vie au travail (QVT). En contribuant à favoriser la productivité et la créativité des collaborateurs et collaboratrices, plus motivé·es et enclin·es à prendre des initiatives, il participe ainsi à réduire l’absentéisme et le turnover, en diminuant le stress au travail, et sert in fine la performance comme la marque employeur de l’entreprise (4).

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Sources :

  • (1) Kenn Ricci. Management by trust. Citation Book 2006.
    Fabien de Genser et coll. Le management par la confiance. Les clés d’un leadership bienveillant et authentique. Eyrolles, 2020.
  • (2) Afef Chouaib et Ferid Zadem. Le climat éthique au travail : pour promouvoir des relations interpersonnelles de confiance. RHIME, Revue Interdisciplinaire Management, Homme et Entreprise, 2012.
  • (3) Laurent Taskin et Anne Dietrich. Management humain. De Boek Supérieur, 2016.
  • (4) Johan Glaisner et Olivier Masclef. Du management bienveillant à la communauté de travail : le cas Yves Rocher. @GRH, vol. 27, no. 2, 2018.